Le retable d'Onhaye. Une étude matérielle approfondie grâce au soutien de la Fondation Périer-D'Ieteren.
En 2020, l’échevin de la culture de la commune d’Onhaye, Arnaud Gérard, constate que l’un des panneaux du retable conservé dans la chapelle de Bon Air s’est déboîté de son cadre et repose sur l’autel. Or, la chapelle, située au centre du village, sur la route menant à Philippeville, est ouverte durant la journée au visiteur de passage, sans surveillance particulière. Inquiet du risque de vol de ce petit panneau sculpté et soucieux de procéder à une sauvegarde de cette œuvre majeure du culte local de saint Walhère, Arnaud Gérard mandate Aurélie Stuckens (Bouvignes, Maison du patrimoine médiéval mosan) pour chercher un conservateurrestaurateur capable de procéder à une mise en sécurité du retable.
Une pépite encore inconnue du patrimoine dinantais
Daté des années 1560-1570, le retable d’Onhaye (H.139 x L. 96 cm env.) se compose de quatre panneaux racontant quatre épisodes de la vie de saint Walhère, curé d’Onhaye : le vicaire d’Hastière traverse la Meuse en barque, l’assassinat de saint Walhère, la translation du corps du saint et l’adoration des reliques. Ces panneaux sont encadrés d’un corps de moulures de style Renaissance composé de guirlandes de fruits, de trophées et de mascarons.
Un patrimoine précieux en grand péril
Lors de notre première visite de la chapelle, nous avons constaté que la chute du panneau sculpté n’était malheureusement pas le seul problème de conservation. En effet, le retable présentait d’importants soulèvements de polychromie généralisés à l’ensemble de la surface ; soulèvements dont certains avaient déjà évolué vers la perte de matière. De plus, le bois présentait des problèmes structuraux d’envergure liés aux remontées capillaires dans les maçonneries et provoquant une perte notoire de la stabilité et de la cohésion de certains éléments.
L’importance patrimoniale et cultuelle du retable et son état de conservation très problématique ont rapidement plaidé pour un plan de sauvetage de grande ampleur. Outre la dépose et la mise en sécurité de l’ensemble du retable, il fallait proposer un traitement de conservation curative d’urgence. Cette première étape de traitement s'est poursuivie par une étude matérielle approfondie subsidiée par la Fondation Périer-D'Ieteren afin de pouvoir étudier la technique de mise en oeuvre avec une attention toute particulière pour la polychromie originale.
Un projet de valorisation
Ce retable sera exposé en 2024 au TreMa (Namur) dans le cadre d'une exposition consacrée au Maître dit "des stalles de Nivelles" ; atelier de sculpteurs dans le sillage de Lambert Lombard.
Le chemin est encore long à parcourir puisque le retale d'Onhaye doit maintenant être restauré. Le subside alloué par la Fondation Périer-D'Ieteren va permettre dans les prochaines semaines de mieux cerner l'apparence originelle du retable et l'état de conservation de la polychromie originale. Il faudra ensuite établir une procédure de traitement qui permettra de rendre au retable une apparence conforme à celle d'un retable produit en région mosane dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Le retable est destiné à réintégrer l'église paroissiale d'Onhaye.
Le dossier d'étude préalable peut être consulté en cliquant sur : Dossier d'étude
Partenariat scientifique : Michel Lefftz (UNamur), Elisabeth Van Eyck et Marie Zaffaroni (IRPA), Marie Dewez (TreMa - Namur), Aurélie Stuckens (MPPM - Bouvignes).
Partenariat de confiance : la commune d'Onhaye et Arnaud Gérard, échevin de la culture, en particulier.