RESTAURATION DE PEINTURES
ART ANCIEN – MODERNE ET CONTEMPORAIN
Le métier de restaurateur d’œuvre d'art
L'activité du restaurateur repose sur cette idée fondamentale que l’œuvre est la réunion d'une conscience humaine et d'un nombre limité de matériaux. Lorsque les propriétés physique sont diminuées, l'image créée par l'artiste perd sa lisibilité.
Le métier du restaurateur est une recherche en actes de l'équilibre entre la science et l'art. Les interventions successives sur la matière permettent à l’œuvre de délivrer à nouveau son message.
Paradoxalement, lorsque la tâche du restaurateur est menée à son terme avec conscience et métier, la restauration disparaît sous la beauté retrouvée.
En pratique...
La surface de l’œuvre, en contact direct avec l'environnement, subit plusieurs agents d'agression menant à diverses altérations. Mais l’œuvre peut aussi être fragilisée en profondeur. Les dégâts et les anciennes interventions ne sont alors visibles qu'à l'aide d'instruments optiques.
Le nettoyage des deux faces de l'oeuvre est une opération délicate : il renseigne sur l'état de l’œuvre et permet d'envisager les traitements ultérieurs éventuels.
Lorsque le vernis est altéré, il peut être enlevé partiellement (un allègement) ou totalement (un dévernissage). L'appréciation du degré d'enlèvement est dictée par plusieurs facteurs : son état, l'état de conservation de la couche picturale, la structure de l’œuvre, l'étendue des anciennes interventions et leur état de conservation, etc. Il s'agit d'une opération extrêmement délicate au cours de laquelle le restaurateur doit veiller à respecter entièrement le délicat film de peinture, les glacis et la patine, mais aussi l'histoire matérielle de l’œuvre.
Sans compter les traitements des supports bois et toile qui se fendent, se désolidarisent, se déchirent ou se détendent et qui deviennent dès lors incapables d'assurer leur rôle de soutien de la couche picturale.
Lorsqu'une lacune est constatée, c'est-à-dire un manque de matière, cela signifie que la couche picturale souffre d'une diminution de son pouvoir d'adhésion. Cette altération se manifeste d'abord par un soulèvement de la couche picturale,
puis évolue vers la perte d'écailles. Il s'agit d'une altération évolutive qu'il faut traiter dès les premières apparitions de soulèvements. L’œuvre perd peu à peu en lisibilité et la cohérence de sa structure est compromise.
Le traitement de ce type d'altération consiste dans un premier temps à fixer la matière soulevée (conservation curative) et dans un second temps à retoucher le manque de matière (restauration). Cette étape s'effectue en posant un mastic au creux de la lacune afin de remettre celle-ci à niveau, puis à retoucher les parties lacunaires afin de rendre à l’œuvre son unité de lecture.
Chaque traitement doit être strictement documenté depuis la prise en charge de l’œuvre jusqu'à la fin de la restauration, au sein d'un rapport de traitement accompagné de photographies effectuées tout au long du traitement.
Chaque intervention doit être réalisée à l'aide de produits stables, aisément réversibles et présentant une innocuité pour l’œuvre.
L’œuvre restaurée n'a pas uniquement retrouvé ses qualités esthétiques ; le traitement lui a permis de retrouver un nouvel équilibre de sa structure et de ses composants physiques et chimiques. Elle n'est pas plus jeune qu'en entrant à l'atelier, mais elle est plus apte pour affronter le fil des années et les agressions externes... Pour autant que quelques règles élémentaires de conservation lui soient proposées !
Ce qu'il ne faut pas faire...
⁃ Nettoyer une peinture à l'aide de produits “prêts-à-l'emploi” du commerce ou de solutions de grand-maman.
⁃ Faire tomber les écailles et les soulèvements ou jeter les éléments brisés d'un cadre. Non seulement vous altérer irrémédiablement la matière originelle et l'intégrité de l’œuvre, mais en plus vous créer davantage de travail pour le restaurateur. Cela demande en effet moins de temps de refixer des soulèvements ou des morceaux brisés que de compléter les manques par une retouche.
⁃ Redorer un cadre dans son entièreté. Il est déontologiquement inacceptable de couvrir une dorure originelle par une nouvelle dorure, sous prétexte de restaurer quelques éclats et manques. La conservation-restauration des cadres doit s'entendre à l'identique du traitement d'une sculpture en bois polychromé. Lien vers onglet “sculpture”